21/11/2023 L’évolution de l’agriculture en Haute-Savoie
La projection en avant-première, le 21 novembre dernier, du dernier film de Gilles Perret, la Ferme des Bertrand, a permis de réunir une salle pleine autour de nombreux invités représentant le monde agricole local.
Ce film était présenté dans le cadre des Rencontres du Film des Résistances.
Le destin des Bertrand, une famille dévouée à son exploitation agricole depuis 3 générations.
C’est avec beaucoup d’émotion que les spectatrices et spectateurs ont suivi le parcours de 3 frères qui ont consacré toute leur vie à faire prospérer l’exploitation familiale dans le village haut-savoyard de Quincy, dont le réalisateur Gilles Perret est originaire.
En voisin, il a su filmer avec beaucoup de tendresse et d’humour, la rude vie d’André, de Jean et de Joseph, qui, faute d’héritiers directs, ont transmis en 1997 leur ferme à leur neveu Patrick et à sa femme Hélène. 25 ans plus tard, c’est Hélène qui vient de passer la main à son fils et à son gendre, eux aussi prêts à investir dans des outils modernes d’élevage et de traite pour pérenniser l’héritage familial.
Alternant les différentes époques, au rythme des saisons, le documentaire nous entraîne au cœur de cette famille dont les valeurs d’engagement et la passion n’ont laissé personne indifférent !
Être agriculteur aujourd’hui
L’évolution du monde agricole, notamment sur le plan local, a pu être largement débattu grâce à de nombreux intervenants, dont les représentants de la MSA (Mutualité Sociale Agricole), partenaire du film : Fabien Champarnaud, Directeur général MSA Alpes du Nord, accompagné de Murielle Faure, chargée de mission action sanitaire et sociale et de Cathy Bassard, chargée de communication, et Maurice Petit-Roulet, président du territoire Bassin annécien MSA Alpes du Nord.
Pour témoigner de son activité, nous avons accueilli, Bastien Chappet, 2ème vice-président des Jeunes Agriculteurs de Haute Savoie, exploitant à Saint Eustache : alors que les vaches laitières constituaient la principale activité de ses grands-parents et parents, il a décidé de se lancer avec son épouse dans l’élevage de poules pondeuses, avec succès. Pour lui, la principale difficulté pour un agriculteur aujourd’hui est le manque de foncier.
Autre exemple, celui de Johann Bocquet, de la ferme du Ponant à la Chapelle-Saint-Maurice, qui lui a choisi de reprendre la petite exploitation agricole de la famille Bouvet, après une première carrière dans un cabinet d’expertise comptable : il s’est volontairement limité à l’élevage d’une vingtaine de vaches, privilégiant la qualité et non le rendement laitier. A l’issue du débat, le public aura d’ailleurs l’occasion de déguster ses fromages, comme le bleu du Laudon, la tome blanche ou encore sa fameuse raclette…
Comme on le constate dans le film de Gilles Perret et dans les témoignages des exploitants locaux, les jeunes agricultrices et agriculteurs semblent aujourd’hui bénéficier de meilleures conditions de vie que leurs prédécesseurs, en acceptant toutefois des revenus modestes.
Mais la vraie différence, comme l’a exprimé Bastien Chappet, c’est qu’ils ont choisi ce métier par passion et non plus par devoir.