Au boulot !

Mardi 10 décembre, à l’occasion de la programmation de son dernier film co-réalisé avec François Ruffin, « Au boulot ! ». Gilles Perret nous a fait l’immense plaisir de participer à un échange intense, dans une salle comble (nous avons dû refuser des entrées) et très touchée par cette projection. Nous espérons pouvoir le diffuser à nouveau pour qu’il soit vu par le plus grand nombre.

Comme dans ses autres films, la caméra met le projecteur sur les fractures sociétales, ici mises en exergue par la confrontation improbable entre Sarah Saldmann, une personnalité outrancière et gâtée par la vie, et des personnes invisibilisées par notre société et cabossées par la dureté de leur existence. Cette rencontre est orchestrée (mais pas scénarisée) par François Ruffin, militant et provocateur, lequel provoque nos rires ou nos larmes, selon les situations.

Dans ce tandem, il y a celui qui parle, et celui qui montre ; cependant lorsque Gilles Perret intervient pour parler du message, de ses espoirs, il est « habité ».

Ce documentaire sert une cause humaine, et tout simplement politique au sens premier du terme, « Affaires des cités ».

Le ton de ce film : « Vis ma vie » au cœur du quotidien de simples citoyens qualifiés d’assistés par « l’invitée », très rythmé par les rencontres successives, à la fois émouvantes et même drôles parfois, lorsque le décalage se fait abyssal ; il fait penser, comme l’a fait remarquer l’un de nos spectateurs, à certains films de Chaplin « Les temps modernes ».

Gilles Perret a souligné que la joie profonde des protagonistes, d’avoir été vus et écoutés, qui s’exprime à la fin du film, ne doit pas faire oublier leur quotidien ou celui de tant d’autres.

Lors de cet échange le réalisateur a aussi retracé sa collaboration cinématographique avec François Ruffin dans « J’veux du soleil », documentaire sur les gilets jaunes, puis « Debout les Femmes » pour valoriser les auxiliaires de vie, qui restent dans l’ombre et ne sont pas justement rémunérées ou considérées alors qu’elles s’occupent de nos enfants, de nos malades, et de nos personnes âgées.

L’aboutissement absolu pour les deux coréalisateurs serait qu’un jour une chaîne de télévision diffuse un de leurs films, notamment celui-ci.

Malgré un succès dans les salles qui ne faiblit pas et gonfle avec le bouche à oreille, l’audience la plus large pour une œuvre cinématographique se fait aussi et encore par le petit écran pour pénétrer chez les gens et faire réfléchir.

Les échanges se sont poursuivis autour du traditionnel verre de l’amitié.

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