Les jeunes face au défi environnemental

Une réflexion sur l’avenir de notre planète et l’évolution des comportements et des relations avec la nature !
Le public ne s’y est pas trompé, venu nombreux pour découvrir l’expérience filmée de 2 jeunes de 16 ans, Bella et Vipulan, relayée en salle par la présence de l’ISETA (Institut des Sciences de l’Environnement du Territoire d’Annecy).

C’est avec le film ANIMAL, réalisé par Cyril DION, que s’ouvrait mardi 4 janvier l’année cinématographique à CINE LAUDON.

Pour cette soirée, l’ISETA était notre invité, avec la présence d’Esteban, de Rafaël, de Valentin et de Zacharie, étudiants en terminale Pro, et de Mr Dionysios LIANOS, leur professeur d’histoire et d’éducation culturelle.

Comme les spectateurs, nos invités ont suivi avec beaucoup d’attention le parcours des héros du documentaire, confrontés à des images chocs (depuis les sites pollués de Bombay jusqu’à l’élevage intensif de lapins en France), mais aussi amenés à rencontrer des scientifiques, politiques et spécialistes qui expliquent et agissent pour un meilleur respect de la nature et du monde animal.

Les travers de la société de consommation et leur impact sur la bio-diversité doivent être compris pour faire évoluer les actions humaines.

Public et intervenants ont apporté un peu de modération à l’idéologie développée dans le film. Nos invités ont reconnu que, malgré certains points de vue un peu extrêmes, le film ANIMAL contribue à l’envie d’agir à leur niveau pour la sauvegarde de la planète, et va les aider à poursuivre leur réflexion sur certains sujets.

Ils ont notamment fait référence à des interventions de professeurs de l’ONF, qui les informent sur les dispositifs de prévention des incendies en Haute Savoie. « Pour faire réagir, il faut choquer, mais attention aux dérives » a conclu un étudiant. Il a ajouté avoir subi de nombreuses agressions verbales de promeneurs en forêt lors de coupes d’arbres et  a souhaité rappeler que les tailles font l’objet d’une gestion réglementée et qu’elles sont nécessaires pour l’entretien des forets à long terme.
Comprendre avant de condamner …

Plusieurs sujets ont été soulevés durant le débat :

• Evolution des pratiques. Nos invités ont mentionnés les outils qu’ils utilisent (tronçonneuses, taille haies..) fonctionnant à l’électricité ou avec une essence moins polluante, qui par contre nécessite plus d’entretien.
• Rôle des coopératives. Très décriées dans le documentaire, ne poussent-elles pas les éleveurs et agriculteurs à une forte productivité aux conséquences néfastes sur l’environnement et le monde animal? Une agricultrice des Bauges, présente dans la salle, ne partage pas cette vision et estime qu’on peur produire différemment.
• Impactes des pratiques bancaires comme les prêts excessifs ou les délai de règlement à 60 jours pratiqués par les grosses scieries ?
• Rôle des établissements scolaires. Une jeune spectatrice a expliqué sa démarche personnelle de recherche d’informations pour présenter un exposé traitant des pollutions en mer. Elle a déploré les lacunes de l’enseignement en matière de développement durable, citant en particulier la réduction des déchets ou la nocivité des plastiques. Cette prise de parole très courageuse et largement saluée par la salle, est un bel exemple de la prise de conscience de la jeune génération qui fera bouger les lignes.
  Mr LIANOS a cité l’ISETA comme ne pouvant pas être classé comme un établissement modèle de développement durable pour des raisons financières (bâtiment non éco-responsable, nombre élevé de photocopies imprimées, …), mais qui confie la gestion de projets concrets aux élèves, comme la gestion des déchets de l’Ecole par exemple.

L’enseignement de l’ISETA est basé sur la pratique. Les étudiants passent la majorité de leur cursus en apprentissage. La part réservée aux cours est moins importante, mais inscrite dans un programme très ambitieux et basé sur une sensibilisation aux enjeux écologiques aujourd’hui.

Esteban, Rafaël, Valentin et Zacharie ont des projets. 2 d’entre eux s’orienteront vers les métiers de la forêt, bûcheron et conduite d’engins. Les 2 autres se spécialiseront en aménagement paysager et poursuivront vers un BTS, voire en architecture paysagère.

Rendez-vous en février, pour une nouvelle soirée sur ce thème essentiel qu’est l’avenir de notre environnement vu par les jeunes.