Le CINEMA ITALIEN à l’honneur avec la projection de SOLE…

Mardi 5 octobre 2021, CINE LAUDON s’est associé au Festival du Cinéma Italien d’Annecy, avec la projection de SOLE, le premier long métrage de Carlo SIRONI. Ce film a été présenté aux festivals de Venise en 2019 et de Berlin en 2020.

SOLE est l’histoire d’une rencontre particulière entre Lena, une immigrée polonaise enceinte, et Ermanno, un jeune orphelin italien, au service d’un couple désirant à tout prix un enfant.

Le public, très attentif, a pu apprécier cette oeuvre intimiste, huis clos centré sur les 2 personnages principaux, mais également bénéficier des commentaires avisés de notre invitée, Clizia CENTORRINO, docteure en études cinématographiques, réalisatrice de documentaires, et spécialiste du cinéma italien.

Clizia CENTORRINO a mis l’accent sur les thèmes traités par Carlo SIRONI dans son film et qui lui sont chers:

  • la gestation pour autrui : toujours illégale en Italie, elle est cependant utilisée par de nombreux couples stériles, qui n’hésitent pas à détourner la loi en «achetant» des bébés portés par des jeunes femmes des pays de l’Est notamment.
    Ce film a rencontré beaucoup de succès dans les pays où cette pratique est très courante, comme l’Inde.
  • la paternité: peut-on être père très jeune? Peut-on devenir père d’un enfant qui n’est biologiquement pas le sien?

L’intervenante a également souligné certains aspects techniques:

  • Le format utilisé pour ce film, 4/3, qu’elle a qualifié de «claustrophobique», renforcant l’omniprésence des deux protagonistes, leurs regards et leurs silences, les décors extérieurs (neutres et impersonnels), restant quasi inexistants.
  • Le réalisateur a également souhaité souligner la distance entre les 2 personnages par l’associassion d’une actrice professionnelle (Sandra DRZYMALSKA) à un lycéen novice (Claudio SEGALUSCIO) qui incarne, comme il le souhaitait, une douceur mélancolique cachée par une indifférence apparente. Carlo SIRONI s’est par ailleurs inspiré du photographe américain Todd HIDO, et de ses photos de maisons aux murs nus, et a beaucoup utilisé la couleur bleue (la mer, la machine à sous) pour renforcer la mélancolie de son film.
  • Pour terminer sur une note plus gaie, Clizia CENTORRINO souligne l’importance du prénom SOLE, choisi pour le bébé objet de tous les désirs; ce soleil qui finalement apporte l’espoir d’une vie nouvelle.

Les questions et remarques du public ont porté sur le procédé de tournage, une amatrice de films italiens estimant notamment que la succession des plans et des images (style photographique) pouvait parfois nuireà l’action, et sur le sujet de la gestation pour autrui parfois pratiquée à outrance.

A un spectateur s’interrogeant sur l’accueil du public italient, Clizia CENTORRINO a indiqué: « Le film est sorti dans les salles italiennes à une période peu favorable (quelques mois avant la pandémie), et d’une manière générale, la fréquentation des cinémas est beaucoup plus faible en Italie qu’en France (30%). Les films italiens sont davantage projetés à l’étranger que dans leur propre pays.« 

L’Assemblée a chaleureusement remercié Clizia CENTORRINO pour son éclairage sur ce film et sur les spécificités du cinéma italien!

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