Une soirée dédiée au cinéma hispano-américain…

Soirée animée par Alain LAPLANTE, mardi 29 mars, à l’occasion de la projection en avant-première de TENJO MIEDO TORERO. Le film, l’activisme LGBT et l’autoritarisme ont donné lieu à un échange passionné et passionnant …


TENGO MIEDO TORERO (Je tremble ô matador) est le 4° long métrage du chilien Rodrigo SEPULVEDA, inspiré de l’oeuvre éponyme de l’auteur Pedro LEMEBEL, connu de son vivant, pour son activisme LGBT et sa critique aiguisée de l’autoritarisme.

Sélectionné pour les 17e IMAGES HISPANO-AMERICAINES d’Annecy, TENGO MIEDO TORERO a reçu le prix Ciné + et le Prix du Public du Festival Cinélatino 2021. La sortie nationale est annoncée pour Juin 2022. Nous lui souhaitons un succès au moins égal à celui qu’il a eu à CINE LAUDON.


Une rencontre improbable…

TENGO MIEDO TORERO, c’est l’histoire d’une rencontre improbable, en 1986 au Chili, de « La Loca del Frente », un travesti sur le déclin, et de Carlos, un jeune révolutionnaire qui projette un attentat contre le général Pinochet. Ces deux personnages principaux, que tout semble séparer, sont tous deux clandestins et menacés par la dictature chilienne. Les rôles sont admirablement interprétés par Alfredo CASTRO dans le rôle du travesti, et par Leonardo ORTIZGRIS. Ils donnent à ce long métrage toute sa force et sa sensibilité.
Au-delà de la dimension historique (images de manifestations contre le régime ou celles des femmes réclamant leurs « disparus »), le réalisateur a fait un film sur l’amour, un amour impossible, traduit par des huis clos évocateurs, avec une scène finale d’adieux au bord de l’océan, en apothéose…

La lumière particulière, les décors intimistes, le choix d’un quartier populaire touché par un tremblement de terre (métaphore du pays qui s’écroule), tout concourt à concentrer l’action autour des deux clandestins dans des lieux très fermés.

Alain LAPLANTE souligne

A la fin de la séance, ces personnages hors norme font se rencontrer deux mondes opposés, où chacun fait un pas vers l’autre. Carlos découvre l’univers des travestis et s’y attache. La Loca prend des risques pour cacher les armes des opposants au régime (alors qu’il effectue des travaux de broderie pour la femme d’un militaire par ailleurs…).


Parole au public…

Le public, très attentif, s’interroge sur l’évolution du contexte politique et social du Chili (aujourd’hui une démocratie), et sur le film en lui-même…

  • Une spectatrice originaire du Costa Rica déplore que la traduction française ne soit pas suffisamment fidèle aux dialogues originaux, ne permettant donc pas de saisir tous les jeux de mots ou les références à l’armée. Elle précise également que les chansons (non traduites) sont représentatives de la culture latino-américaine, avec beaucoup de rythme propre à la cumbia.
  • Un spectateur trouve (en tant qu’homme), le film « pathétique » et la rencontre des deux personnages peu crédible. Certes il confirme avoir eu l’occasion de voir des hommes faire de la broderie à Cuba… Il s’exprime et déplore la maltraitance toujours actuelle, des personnes LGBT et site en particulier, le cas des transgenres ukrainiens qui sont refoulés à la frontière polonaise.

Quelles sont les particularités du cinéma Hispano-Américain?

Alain LAPLANTE explique que les thèmes abordés, par le cinéma argentin notamment, sont toujours très liés à la politique et à l’histoire tourmentée des pays d’Amérique Latine.  Aujourd’hui, ce sont principalement des sujets de société (tels que les enlèvements au Mexique) qui sont mis en avant.
L’influence du  cinéma espagnol est indéniable: plusieurs spectateurs soulignent d’ailleurs les similitudes du film Tengo miedo torero avec certaines œuvres et sujets favoris de Pedro ALMODOVAR.


Alain LAPLANTE est membre du comité d’organisation des IMAGES HISPANO-AMERICAINES d’ANNECY (IHA) et de l’ASSOCIATION POUR LA DIFFUSION DU CINEMA HISPANIIQUE (ADCH).

S’il a été très heureux d’être parmi nous pour cette présentation, c’est toujours une joie et un honneur pour CINE LAUDON de le recevoir et de bénéficier de ses connaissances en tant que spécialiste du cinéma hispanique.

Un chaleureux remerciement et au plaisir de se retrouver l’an prochain.

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