Le pari fou de Gustave EIFFEL
Vend 26 nov 2021, CINE LAUDON a fait salle comble pour la soirée débat .
Après la projection du film EIFFEL, qui retrace de manière romancée la folle histoire de la création de la tour EIFFEL, Myriam COPLO a échangé avec le public et apporté des informations ainsi que des reproductions de documents d’époque qui ont pu être consultés sur place.
EIFFEL, film de Martin BOURBOULON, détaille dans un cadre romantique, le contexte politique d’un projet, choisi par concours, pour l’exposition universelle de 1889. Un pari fou devenu aujourd’hui un monument unique et emblématique qui fait fantasmer les visiteurs du monde entier.
Avec 10 ans d’activité sur le site, Myriam COPLO a offert au public ses connaissances sur l’ouvrage et la possibilité de consulter des ouvrages, dont une reproduction du livre LA TOUR DE 300 MÈTRES, rédigé par Gustave EIFFEL lui-même et publié en 1900 à 500 exemplaires.
L’ingénieur centralien y décrit, à l’attention de ses collaborateurs, toutes les étapes de la construction (des fondations à la flèche), et présente tous les plans de la structure du monument global et des modules spécifiques (ascenseurs hydrauliques, escaliers aux 1600 marches, ….).
Un projet pointu
La réalisation de la tour n’a été possible que grâce à la vision et l’obstination de Gustave EIFFEL combinée à ce que l’on peut appeler des prouesses humaines et techniques pour l’époque. Le chantier n’a duré que 2 ans, 2 mois et 5 jours. Les pièces de ce «mécano géant» étaient fabriquées et préparées dans les ateliers EIFFEL de Levallois-Perret, puis acheminées par bateau sur la Seine, toute proche. Elles étaient ensuite assemblées sur place.
Gustave EIFFEL s’est entouré à tous les niveaux, de gens très compétents. Il a en particulier, employé des ouvriers (notamment savoyards) habitués à travailler en hauteur. La construction s’est déroulée dans des conditions de travail et de sécurité que l’on peut considérées comme bonnes pour l’époque.
Les fondations des 4 piliers du monument ont pu être réalisées sans risque d’inondation, grâce à l’utilisation de caissons étanches à air comprimé, technique éprouvée par Gustave Eiffel lors de la construction de ponts (comme celui de Bordeaux évoqué dans le film).
Le public s’est interrogé sur différents points tels que
- la peinture du monument : rouge à l’origine, brune aujourd’hui. La tour a souvent changé de couleurs. Une campagne de peinture est lancée à peu près tous les 9 ans, et dure presque 2 ans. Les peintres/alpinistes travaillent exclusivement au pinceau ! Le monument n’ayant jamais pu être décapé entièrement, il convient de gratter méticuleusement les zones abîmées avec un protocole de sécurité très strict : les couches d’origine présentent encore des traces de plomb. La tour est d’ailleurs actuellement en cours de peinture, en vue des Jeux Olympiques de 2024.
- l’accueil de la population à l’époque. Beaucoup d’artistes détestaient le monument lors de sa création.
- la pérennité de la tour. Destinée à être détruite après 20 ans, sa conservation est tout d’abord le résultat de la riche idée de Gustave EIFFEL, à savoir : lui a ajouté la fonction d’antenne radio. Il y a ensuite eu des arguments financiers, juridiques, … La tour est aujourd’hui la propriété de la Ville de Paris. Le restaurant Jules Verne au 2° étage est gratifié d’une étoile au guide Michelin. La fréquentation est de 7 millions de visiteurs annuels en moyenne en période normale. Et c’est surtout aujourd’hui l’emblème de Paris.
La tour d’acier continue de faire rêver…
Après la construction du Refuge du Goûter, c’était avec EIFFEL, toujours l’intérêt architectural qui s’est manifesté à CINE LAUDON.
Deux exploits de bâtisseurs à 120 ans d’écart!
Et le public de conclure, « là encore, l’humain est une part stratégique dans la réussite de tels projets….